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Data analytics et audit des remises commerciales : le duo gagnant

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Data analytics et audit des remises commerciales
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L’une des difficultés traditionnelles de l’audit des groupes du secteur de l’agroalimentaire réside dans l’analyse et l’appréhension des remises commerciales accordées aux distributeurs. Cette pratique commerciale se décompose en deux familles :

  • les remises sur factures ou remises de fin d’année (un pourcentage des ventes, pour simplifier) et,
  • des coopérations commerciales facturées par le distributeur, remises hors factures, aussi connues sous l’acronyme NIP (Nouveaux Instruments Promotionnels), fruit de la créativité continue des grandes enseignes alimentaires.

L’impact sur le chiffre d’affaires de l’industriel est très conséquent et les diligences de l’auditeur se heurtent, d’une part, à la granularité des factures de NIP qui peuvent être émises par chaque magasin d’un réseau, et d’autre part, à la multiplicité du type d’accords commerciaux imaginés par chaque distributeur.

Le recours aux data analytics : une aide indispensable au commissaire aux comptes.

En effet, l’extraction de la base de données de l’ensemble des remises, sur factures et hors factures, va donner un terrain d’investigation optimum pour l’auditeur. Il pourra par exemple identifier l’écoulement précis, par facture et distributeur, des remises provisionnées l’année passée, mais aussi celles qui n’étaient pas provisionnées ; effectuer une stratification des remises hors factures pour comparer les taux accordés selon les distributeurs et selon les gammes de produits ; identifier les remises atypiques en pourcentage des ventes - ce qui reviendrait, sans outils de data analytics, à chercher une aiguille dans une botte de foin.

L’auditeur peut également calculer la réception théorique de la facture pour les remises provisionnées au 31 décembre passé, compte tenu de l’historique du client, afin d’enquêter sur celles qui auraient dû être reçues à la date de son intervention. En ce qui concerne les remises sur factures, le contrôle sera désormais automatisé par distributeur.

Le champ des possibles est donc très large mais n’oublions pas que la pertinence des data analytics ne vaut que par la qualité de réflexion en amont de l’auditeur. Ne sous estimons pas davantage le temps nécessaire à consacrer à ces travaux d’extraction et d’analyse, affinés par un processus itératif afin d’arriver au meilleur résultat pour les deux parties. Cela permettra une très forte réduction des échantillonnages fastidieux (qui rebutent autant les auditeurs que les équipes comptables), avec en plus un résultat peu intéressant ; également, une bien meilleure compréhension par l’auditeur des enjeux et évolutions des remises commerciales dans leur ensemble.

Les avantages des datas analytics ne se limitent pas, bien entendu, au sujet des remises commerciales dans le secteur agroalimentaire : identification des évolutions de prix de ventes, des lieux de livraisons atypiques, stratification des ventes pour comprendre l’évolution du chiffre d’affaires, … autant de diligences enfin renforcées et simplifiées.

Gageons que les évolutions de tarifs en cours d’année et l’entrée en vigueur d’Egalim donneront en 2022 du grain à moudre aux auditeurs convertis aux bénéfices des outils de data analytics.