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La difficile équation des entreprises face au coronavirus

L’épidémie Coronavirus a bouleversé les festivités en l’honneur du Rat de Métal. Selon la tradition chinoise, le Nouvel An est l’occasion de rendre visite aux parents et aux proches. Cette année, les Chinois sont malheureusement restés chez eux à s’échanger des SMS ou des WeChat.

Et cette année, parmi les vœux habituels de bonheur et de prospérité, on trouvait des messages plus surprenants comme le souhait de gagner la bataille contre le coronavirus, l’espoir de ne pas tomber malade, le soutien à Wuhan… Comme si, selon de nombreux observateurs, le coronavirus avait muté pour s’adapter à l’état d’esprit si particulier des Chinois lors des fêtes du Nouvel An.

En Chine comme en France, l’épidémie s’étend. Son bilan évolue sans cesse : plusieurs dizaines de morts, plusieurs centaines de cas et bientôt des millions de personnes impactées par les mesures anti-épidémies. Face à la propagation du coronavirus, les autorités sanitaires, les experts scientifiques, les voyageurs en transit et les gouvernements s’expriment tour à tour, dans des breaking news anxiogènes.

En Chine, les habitants appliquent les consignes strictes des autorités afin de limiter la propagation de l’épidémie. Le masque de protection occupe une place centrale dans le dispositif. Personne par exemple n’oserait sortir dans la rue sans masque, de peur de tomber malade ou de ne pas se conformer aux règles de la communauté. Tout l’inverse de la France où les porteurs de masque ont plutôt été sensibilisés à éviter de contaminer leur entourage.

Cette forte inquiétude est d’ailleurs entretenue par les messages des pouvoirs publics. Dans un premier temps, on a entendu les discours rassurants, perçus cependant comme contradictoires par une opinion en quête de vérités scientifiques irréfutables. Tenus au début de la contagion en Chine jusqu’à la veille du Nouvel An Chinois, ils ont depuis tous été remis en question.

Dans un deuxième temps, ont émergé des messages plus fermes et spectaculaires, à la hauteur de la menace. Depuis fin janvier, les autorités mettent en place des mesures de containment et redoublent d’efforts pour rattraper le retard et freiner l'épidémie.  C’est la mise en quarantaine de millions de personnes à Wuhan. Ou les rapatriements massifs des expatriés.

Dans ce contexte d’angoisse collective et de mesures d’exception, quelle peut être la position des entreprises ?

Dans toute la Chine, les entreprises s’avèrent très dépendantes des mesures de sécurité sanitaires mises en place. Ainsi tous les salariés ont bénéficié de vacances prolongées dans le cadre des festivités du Nouvel An. La plupart des entreprises s’attendent à ce que le retour au travail soit encore reporté, sur décision des pouvoirs publics.

Pour les entreprises situées à Wuhan, qui est le foyer de l’épidémie, les difficultés sont encore plus significatives dans un contexte de mise en quarantaine. Aucun transport urbain de bus, de métro, de ferry et de longue distance ne fonctionne. L'aéroport et les gares sont temporairement fermés. Les pertes d’exploitation font l’objet des pires estimations …

En France, nous n’en sommes pas encore là.  La stratégie est à la vigilance. Les organisations redécouvrent leur vieux plan Pandémie laissé en déshérence depuis 2009. Les responsables des Plans de continuité activent les solutions destinées à contourner un absentéisme massif. Le développement du home office (travail à distance) va permettre de limiter les impacts de la crise, du moins pour les entreprises qui avaient fait le choix de le mettre en œuvre de manière anticipée. Et au-delà ?

Cette épidémie massive interroge aussi l’exercice des libertés fondamentales des individus au sein de leurs entreprises. Comment être certain par exemple que ses données personnelles, notamment médicales, seront protégées dans une telle situation ? L’un de nos clients évoquait récemment le cas des voyageurs en business trip en Chine.

Difficile pour lui de demander à un cadre dirigeant à peine revenu de Roissy CDG d’accepter de se mettre en « auto-quarantaine » dans un hôtel. Et ce pendant un délai allant jusqu’à 14 jours, en vertu des recommandations de l’OMS. Car ce n’est pas tant l’isolement qui pose problème, à l’heure du business nomade et connecté, mais bien le fait de risquer de faire savoir qu’on est contaminé...  L’Ambassade de Chine en France n’a pas ces états d’âme. Elle a demandé aux expatriés chinois l'auto-isolement jusqu’à 15 jours après leur arrivée sur le territoire français.

Autre preuve du pragmatisme chinois : le CEO de Huawei a déclaré que la nouvelle technologie 5G devra permettre au nouvel hôpital Huoshenshan dédié à la lutte contre le coronavirus à Wuhan, de traiter les patients « à distance » et « à grande vitesse ». Même les temps de crise favorisent les innovations.

Dans ce contexte, n’hésitez pas à faire appel aux experts Grant Thornton :

Pour la Gestion de crise et la continuité d’activité des entreprises : Clotilde.Marchetti@fr.gt.com

Pour la Maîtrise des relations franco-chinoises et des renforts à apporter notamment dans un contexte de clôture des comptes : Jialian.Qin@fr.gt.com

Associée
Clotilde Marchetti Rencontrez Clotilde
Head of China Desk

Jialian Qin

Rencontrez Jialian