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Banque et assurance : les 6 piliers de la transformation

Se responsabiliser en développant une culture de la conformité

Soumis à une abondante réglementation sur de nombreux aspects de leurs métiers respectifs, banquiers et assureurs doivent mobiliser, en internet comme en externe, d’importants moyens humains pour se conformer à leurs obligations légales.

Mi-juin, [la fin du jeu a été sifflée] pour le leader allemand du paiement en ligne Wirecard. Convaincu d’une fraude comptable à 1,9 milliard d’euros, cette fintech a vu 97% de sa capitalisation boursière partir en fumée après le dépôt de bilan de sa holding de tête et l’inculpation de son PDG.

Un feuilleton lourd de conséquences pour les fintech : Outre la défiance éventuelle d’investisseurs et de clients, la chute de Wirecard apporte en effet de l’eau au moulin des partisans d’un contrôle accru de ces acteurs, qui déplorent la distorsion entre les règles imposées aux « historiques » de la banque et de l’assurance et celles des nouveaux entrants. Quand les uns sont paralysés par un excès de conformité, disent-ils, les autres passent souvent sous le radar des régulateurs.

Charlotte Gaudin, experte de la lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme, a fondé AML Factory, une plateforme technologique qui automatise la mise en conformité des entreprises. « Pour préserver leur agilité et leur vitesse, beaucoup de start-up choisissent d’opérer sous licence d’un acteur agréé et échappent de facto au contrôle de l’autorité de régulation », explique-t-elle.

Récemment, la néo-banque britannique Revolut et sa concurrente allemande N26 ont ainsi été épinglées pour le laxisme de leurs procédures de sécurité. Début juillet, la Fédération bancaire française s’est déclarée « préoccupée » par la hausse des saisies pour fraude aux moyens de paiement, les cybercriminels cherchant à tirer profit du développement des services en ligne et de la multiplication des systèmes d’information, leur enchevêtrement augmentant le nombre de failles potentielles.

Amendes

Reste que le « sur-contrôle » des acteurs traditionnels ne les met pas à l’abri de tout dérapage. Les banques, en particulier, s’acquittent chaque année de dizaines de millions d’euros d’amendes pour des infractions aux risques de conformité : la sécurité financière (blanchiment, financement du terrorisme, corruption, respect des embargos), la fraude, la déontologie (devoir de conseil, de transparence, de juste information du client).

Elles sont également régulièrement mises à l’amende pour non-respect des procédures légales. Charlotte Gaudin met en cause leur mode de fonctionnement : « Alors que les sociétés dépensent de plus en plus pour la conformité, elles ne se sont jamais autant fait sanctionner car leurs process sont défaillants. » Comment y remédier ?

En se faisant conseiller et accompagner sans pour autant « faire appel à une armée de consultants, car c’est le meilleur moyen de ne pas transférer la compétence en interne », indique-t-elle, ajoutant que « des briques technologiques sont disponibles » sauf qu’elles « ne sont pas toujours interconnectées ».

« Le transfert d’expertise et la parfaite connaissance des modèles doivent être la norme dans les projets, précise Didier Alleaume, associé au sein du hub Financial Services de Grant Thornton. A défaut, il nous parait opportun d’envisager l’externalisation ».

Pour lire la fin de l’article, rendez-vous sur le site de l’Opinion.

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Didier Alleaume Rencontrez Didier
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Laurent Luciani

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