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Private Equity : accélération de la transformation numérique

Nathalie Margraitte
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Private Equity
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Si l’accompagnement de la transformation numérique des PME et ETI faisait déjà partie des principaux leviers actionnés par les fonds d’investissement, la mutation du monde du travail imposée par le confinement et les restrictions sanitaires lui ont donné un grand coup d’accélérateur. Ceux qui avaient une longueur d’avance à l’avènement de cette pandémie ont indéniablement mieux tiré leur épingle du jeu. 

La transformation digitale des PME et ETI est passée en quelques mois d’un enjeu de compétitivité majeur (parmi d’autres) à une condition sine qua non de survie dans un contexte de crise sanitaire qui a bouleversé radicalement nos modes de déplacement, d’interaction et de consommation.

De quoi apporter de l’eau au moulin des fonds d’investissement, promettant un accompagnement pointu de leurs participations dans cette mutation vers l’ère du numérique, de la big data et de l’intelligence artificielle. Or, il faut dire que malgré les efforts fournis par les fonds de private equity du mid-market, à coup de recrutements de Chief Digital Officer et d’Operating Partners dédiés, la réalité de la transformation numérique des entreprises de leurs portefeuilles restait grandement tributaire de la taille, du secteur d’activité et surtout du volontarisme de l’équipe dirigeante.

Repenser les process

Le confinement et les soubresauts de la pandémie ont donc agi comme révélateurs d’une maturité digitale très variable et mis à nu la fragilité de certains business models non encore suffisamment transformés.

L’accélération de l’appropriation des outils digitaux s’est faite dans l’urgence et l’adaptation à un contexte provisoire qui s’est finalement installé dans la durée. Pour autant, la digitalisation du parcours client et la généralisation du télétravail rendues nécessaires par la crise sanitaire n’exonèrent pas de repenser intégralement les process et d’insuffler une culture digitale à toutes les strates de l’entreprise.

Typiquement, l’appropriation des formidables potentialités de benchmark et d’aide à la décision offertes par la big data reste encore aujourd’hui très embryonnaire à la fois au sein des PME et ETI des secteurs dits traditionnels, mais aussi dans les équipes de gestion des fonds de private equity du mid-market, hormis quelques plateformes qui investissent également dans des start-ups et s’imprègnent de leur culture disruptive.

Bien plus qu’une question d’investissement dans des outils, il s’agit d’un véritable changement de paradigme : réussir sa transformation numérique suppose l’aptitude à remettre en question le mode de fonctionnement historique rôdé pour se jeter dans l’inconnu et se projeter dans un nouveau modèle.

C’est donc un enjeu de taille pour les actionnaires financiers d’impulser et accompagner ce changement culturel pour faire gagner aux entreprises un avantage concurrentiel décisif dans un marché où les cartes risquent d’être violemment rebattues en sortie de crise.