Baromètre de la confiance des dirigeants d’ETI
Communiqué de presse

Confiance des dirigeants PME-ETI : le coup de la panne !

28 mai 2025_ Grant Thornton, groupe d’audit et de conseil, présente ce jour les résultats de son Baromètre des PME-ETI. Cette étude a été réalisée du 23 avril au 15 mai 2025, auprès de 220 dirigeants d’entreprises dont le chiffre d’affaires est supérieur à 20 millions d’euros, par l’Institut Opinionway, en partenariat avec le magazine Challenges.

À RETENIR
Les tensions internationales et les droits de douanes font rechuter les indicateurs de confiance,
L’emploi toujours stable dans un contexte morose,
La majorité des ETI va continuer à investir malgré tout.

Selon les experts de Grant Thornton : « Si les dirigeants de PME et d’ETI restent encore majoritairement optimistes quant à leur propre activité, la confiance dans l’économie française et internationale, qui avait nettement rebondi depuis le début de l’année, atterrit brutalement en ce mois de mai, sous l’effet des premiers impacts perceptibles de la hausse des droits de douane aux États-Unis. Confrontés à un environnement très volatil, les dirigeants font preuve de résilience : les perspectives d’emploi restent stables et la majorité des chefs d’entreprise prévoit de maintenir leurs investissements. »

L’optimisme des dirigeants pour leur activité se stabilise à un niveau élevé

Après une hausse continue depuis le début de l’année 2025, la confiance des dirigeants de PME et d’ETI françaises dans l’activité de leur entreprise marque un léger recul en mai. Avec 87 % de dirigeants confiants (-2 % vs avril), l’indicateur semble se stabiliser à un niveau élevé, restant au-dessus du seuil des 80 % pour la cinquième fois consécutivement.

Cette confiance devient plus prudente : seuls 10 % se déclarent « très confiants », contre 27 % en avril. La majorité adopte désormais une position plus mesurée, avec une hausse notable du nombre de patrons de PME-ETI s’estimant « assez confiants » (+15 %).

Parmi les secteurs d’activité, avec 87 % (-1 %), l’industrie-BTP reste stable par rapport à avril ; le commerce perd 3 points à 89 %, mais se maintient au-dessus du seuil des 90 % pour la troisième vague consécutive. La tendance est identique pour les services, à 87 % (-4 %).

Une chute spectaculaire de la confiance dans l’économie française

Après une très nette amélioration observée au printemps (+41 % entre février et avril), la confiance dans l’économie nationale connaît une forte rechute en mai. Seuls 38 % des dirigeants (-28 %) s’estiment optimistes pour les perspectives des six prochains mois. À contrario, 33 % d’entre eux se déclarent désormais « très inquiets », soit une augmentation de 32 %. Ce repli concerne tous les secteurs, et particulièrement celui des services (-33 %). L’industrie/construction et le commerce reculent chacun de 27 %, atteignant respectivement 34 % et 40 %.

Cette inquiétude s’inscrit dans un contexte budgétaire tendu : le déficit public pourrait atteindre 5,6 % du PIB en 2025. Si la baisse continue des taux d’intérêt, ainsi que la stabilité de l’euro, permettent aux chefs d’entreprise de maintenir leurs projets d’investissement, ils sont particulièrement inquiets des efforts supplémentaires qui pourraient leur être demandés pour réduire ce déficit, conformément aux engagements pris par le gouvernement vis-à-vis de la Commission européenne.

L’écart entre la cote de confiance pour l’économie française (38 %) et celle pour l’économie mondiale (36 %, -24 points) s’établit à 2 points en faveur de la France.

Baisse sévère de la confiance dans l’économie mondiale

Le retournement est également brutal pour la confiance dans l’économie mondiale. Après deux mois de forte hausse, l’indicateur plonge de 24 points pour atteindre 36 % en mai. En parallèle, 37 % des dirigeants se disent « très inquiets », une hausse de 33 % en un mois, effaçant les gains observés depuis le début de l’année.

Si tous les secteurs sont concernés par cette chute de la confiance, le commerce ainsi que les services accusent des reculs très prononcés (respectivement -27 et -26 points). Cette dégradation s’inscrit dans un contexte international tendu : ralentissement anticipé de la croissance mondiale, mini-krach ayant affecté les places boursières, et incertitudes géopolitiques. Les premiers effets concrets des sévères mesures douanières américaines commencent à se faire sentir chez les dirigeants. Ils redoutent que cela se transforme en changements structurels durables.

Dans ce climat tendu, les ambitions de développement international se réduisent : seulement 24 % des dirigeants envisagent d’étendre leur activité à l’étranger dans les 12 prochains mois, contre 30 % en janvier.

Alors qu’en début d’année les inquiétudes étaient centrées sur des enjeux nationaux (instabilité politique et fiscale en France), elles concernent désormais davantage le contexte mondial. En mai, 83 % des dirigeants évoquent les tensions géopolitiques (+45 points), 76 % le contexte économique mondial (+36 points) et 50 % les incertitudes réglementaires (+24 points), notamment liées à la hausse soudaine des droits de douane américains. Cela impacte particulièrement la chaîne d’approvisionnement : 61 % des dirigeants anticipent des perturbations, principalement sur la disponibilité des matières premières (41 %), les coûts (29 %) et les délais (20 %).

Les entreprises ont ajusté leur stratégie d’investissement : 27 % ont décidé de reporter leurs projets, 16 % les ont réorientés et 6 % les ont annulés. Toutefois, une nette majorité (63 %) a fait le choix de les maintenir, ce qui démontre une nouvelle fois une volonté de résilience malgré de grandes turbulences.

L’emploi reste stable

Avec 8 % des entreprises qui envisagent de recruter, les intentions d’embauche sont en progression (+2 points). En parallèle, à 4 %, les intentions de réduction des effectifs sont également orientées à la hausse (+2 points).

La priorité des dirigeants reste le maintien des effectifs : 88 % (-3 points) des dirigeants de PME-ETI déclarent vouloir tout mettre en œuvre pour garder leurs collaborateurs. Le solde d’emploi* se stabilise donc à 4 % (=), toujours sous le seuil des 10 % pour le huitième mois consécutif.

*différence entre les entreprises qui prévoient d’embaucher et celles qui envisagent de réduire le nombre de salariés

Méthodologie : étude quantitative réalisée du 23 avril au 15 mai 2025 auprès d’un échantillon de 220 dirigeant(e)s d’entreprises (PDG, DG, DAF …) dont le chiffre d’affaires est supérieur à 20 millions d’euros. Les questions d’actualité ont été posées uniquement aux dirigeants dont le CA est supérieur à 50 M€. La représentativité de l’échantillon a été assurée par un redressement sur les données de secteurs d’activité et de taille salariale. L’échantillon a été interrogé par téléphone sous système CATI par le partenaire Ariane Etudes.

Baromètre de la confiance des dirigeants d’ETI

Baromètre Grant Thornton des PME-ETI

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Confiance des dirigeants PME-ETI

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