Baromètre de la confiance des dirigeants d’ETI
Communiqué de presse

Le pessimisme s’impose dans les ETI et PME

A RETENIR

  • La confiance dans l’économie française est à son plus bas niveau depuis un an, 
  • Les patrons des PME-ETI plus pessimistes pour leur l’activité, 
  • La situation politique et budgétaire : principaux sujets d’inquiétudes, 
  • Une situation paradoxale pour l’emploi.

18 décembre 2025_ Grant Thornton France, groupe d’audit et de conseil, présente ce jour les résultats de son Baromètre de la confiance des PME-ETI. Cette étude a été réalisée du 12 novembre au 5 décembre 2025, auprès de 223 dirigeants d’entreprises dont le chiffre d’affaires est supérieur à 20 millions d’euros, par l’Institut OpinionWay, en partenariat avec le magazine Challenges.

Adam Nicol, Président de Grant Thornton, déclare : « La confiance des dirigeants d’ETI et de PME marque un net recul en cette fin d’année. Avec les très mauvais signaux reçus par les entreprises depuis le début du débat autour du PLF 2026, les dirigeants atteignent un point de rupture. Ils redoutent d’être, une nouvelle fois, des variables d’ajustement avec le risque que des dispositifs essentiels, comme le Pacte Dutreil, soient sacrifiés. »

Le contexte politique amène le niveau de confiance dans l’économie française à son plus bas niveau depuis un an

Après les reculs d’octobre et de novembre (-25 % cumulés), la confiance des dirigeants de PME-ETI dans l’économie française se dégrade à nouveau. Avec seulement 26 % (-9 %), l’indicateur atteint son plus faible niveau de l’année, quasi équivalent à celui de février (25 %). Les incertitudes fiscales et budgétaires ainsi que l’atmosphère politique tendue depuis la rentrée 2025 nourrissent une inquiétude croissante : la part des décideurs se déclarant « très inquiets » bondit à 16 % (+13 %).

Si le secteur des services reste stable, le commerce et l’industrie se replient encore. Malgré les quelques signaux macroéconomiques un peu plus favorables, comme la révision en légère hausse des perspectives de croissance 2025, la perception générale s’ancre sur une absence de cap et l’idée, plus structurelle, d’une économie nationale durablement instable.

À l’inverse de la situation française, la confiance dans l’économie mondiale se redresse avec un gain de 10 points pour atteindre 39 %. Cette amélioration concerne tous les secteurs, témoignant d’un environnement international perçu comme moins menaçant. 41 % (–30 points) des décideurs jugent néanmoins que le contexte international reste un sujet de vigilance.

Des patrons de PME-ETI plus pessimistes pour l’activité de leur propre entreprise

Fait marquant dans cette dernière étude de l’année 2025 : la confiance des chefs d’entreprise en leur propre activité décroche brutalement. Alors que l’autonomie opérationnelle des entreprises semblait garantir une forme de solidité, la fin d’année est marquée par un net ralentissement.

Après s’être maintenu au-delà de 80 % depuis janvier, leur niveau d’optimisme perd 17 points pour atteindre 73 %, soit son plancher depuis début 2023. Il repasse nettement sous le seuil des 80 %, pour la première fois en 2025.

En décembre, seuls 8 % des dirigeants se disent « très confiants », contre 29 % un mois plus tôt. La part se déclarant « assez inquiets » s’établit à 24 % (+15 %). Un tel niveau de défiance n’avait plus été observé depuis l’annonce de la guerre en Ukraine en février 2022. L’ensemble des secteurs est concerné, en particulier le commerce et l’industrie, traditionnellement plus sensibles aux variations de la demande.

Un marché de l’emploi à deux vitesses

Après plusieurs mois de quasi-immobilisme, l’emploi connaît une situation inédite et paradoxale en ce mois de décembre. 14 % des PME-ETI prévoient de recruter (+12 %), soit le plus haut niveau de l’année. Dans le même temps, 10 % anticipent au contraire des réductions d’effectifs, un record depuis la crise sanitaire. La part des dirigeants privilégiant la stabilité des effectifs recule à 76 % (-20 %).

Le solde d’emploi* s’établit désormais à 4 % (+4 %), son plus haut niveau depuis la rentrée. Ce réajustement des arbitrages RH révèle un double mouvement : certaines entreprises se préparent à une contraction durable de la demande, tandis que d’autres réorganisent leur structure pour faire face à un rebond dès 2026.

*différence entre les entreprises qui prévoient d’embaucher et celles qui envisagent de réduire le nombre de salariés

Avec 39 % (+7 %), le sujet de la pénurie de main-d’œuvre qualifiée continue également de progresser parmi les principales inquiétudes susceptibles des entrepreneurs. Ce chiffre n’était que de 19 % en octobre.

Le contexte politique et l’absence de budget : les deux principaux sujets d’inquiétude

Impôts en hausse, report de la baisse prévue de la CVAE, Pacte Dutreil en sursis… le débat budgétaire en cours alimente un malaise profond chez les patrons d’ETI et de PME. La majorité redoute d’être les victimes collatérales des arbitrages et d’en payer la facture via des mesures pénalisant la compétitivité ou la transmission.

64 % des dirigeants s’inquiètent du contexte politique incertain et 63 % jugent que l’instabilité budgétaire et/ou fiscale constitue un sujet susceptible d’impacter négativement leur activité.

58 % des dirigeants perçoivent la situation politique actuelle comme une menace réelle, avec une hausse notable (+23 %) de la part de ceux qui la jugent de plus en plus forte.

Des prévisions de croissance d’activité en berne

Dans ce contexte, les prévisions de croissance sont en net recul par rapport à novembre et redeviennent minoritaires. Seulement 39 % (-17 %) des chefs d’entreprise prévoient encore une hausse d’activité. 48 % (+21 %) s’attendent à une stagnation. Les anticipations de baisse atteignent 13 % (- 4 points).

25 % déclarent manquer de visibilité pour piloter leur activité dans la dernière partie de l’année 2025.

Méthodologie : étude quantitative réalisée du 12 novembre au 5 décembre 2025 auprès d’un échantillon de 223 dirigeant(e)s d’entreprises (PDG, DG, DAF …) dont le chiffre d’affaires est supérieur à 20 millions d’euros. Les questions d’actualité ont été posées uniquement aux dirigeants dont le CA est supérieur à 50 M€. La représentativité de l’échantillon a été assurée par un redressement sur les données de secteurs d’activité et de taille salariale. L’échantillon a été interrogé par téléphone sous système CATI par le partenaire Ariane Etudes.

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